Barré au Standard et boudé par les clubs belges pour des raisons diverses, Ryan Mmaee a choisi l’exil en 2018 pour lancer sa carrière. Danemark, Chypre et Hongrie … Des choix surprenants mais qui s’avèrent finalement gagnants. A 24 ans, Ryan Mmaee a franchi un palier dans une jeune carrière qu’il a construit en empruntant des chemins peu traditionnels. Auteur de 13 buts en 26 matches cette saison pour Ferencvaros, il dispute d’ailleurs l’Europa League avec le club hongrois alors que certains de ses anciens partenaires au Standard végètent dans l’anonymat. Cette saison, il bénéfice aussi de la confiance du sélectionneur marocain Vahid Halilhodzic. En échange, Ryan, qui évolue à Ferencvaros et en sélection avec son grand frère Samy, a remercié "coach Vahid" avec 4 buts et 4 passes décisives en 6 matches … De quoi envisager la CAN avec confiance et ambition. L’attaquant s'est livré dans "Complètement Foot".
Ryan, vous avez un début de carrière très peu commun…
"C’est vrai. Je n’ai pas eu un parcours facile mais je n’ai jamais lâché et je me suis toujours donné à fond. À Chypre, j’ai eu la chance d’avoir des entraîneurs qui ont cru en moi et m’ont laissé le temps de démontrer mes qualités. C’est ce qu’il me fallait (ndlr : 25 buts et 7 assists en 59 matches avec l’AEL Limassol). Cette saison, en venant avec mon frère, ça a été plus facile pour l’intégration. Je me suis senti bien directement et ça s’est ressenti sur le terrain."
Votre premier match avec le Standard remonte à l’été 2015 avant de finalement sombrer dans l’anonymat… (ndlr : en deux saisons, il ne participera qu’à 13 rencontres avec les Rouches). Est-ce qu’avec du recul, on peut dire que tout est allé trop vite ?
"À cette époque-là, ce n’était pas facile pour les jeunes de s’intégrer et de prester en équipe première. On ne nous laissait pas le temps. Ils voulaient des résultats directement et que les jeunes soient performants très rapidement. Et dès que tu prestais moins bien, on te mettait de côté. Je pense que cela aurait pu être mieux géré mais je ne me plains pas aujourd’hui."
Focus sur la CAN et la Coupe du Monde avec le Maroc
Désormais titulaire en équipe nationale, quelles sont vos ambitions avec les "Lions de l’Atlas" ?
"Nous avons des objectifs très élevés avec cet entraineur et cette équipe. En 2022, on devra aller chercher quelque chose d’historique pour le pays avec la Coupe d’Afrique et les qualifications pour la Coupe du Monde. Sur le plan personnel, je me sens bien et cela se voit sur le terrain. Durant toutes ces années, j’ai aussi beaucoup appris, comment me déplacer, jouer pour l’équipe, utiliser les espaces… Toutes ces années m’ont aidé à améliorer mon jeu."
Les stats, la vitrine de l’Europa League et de la sélection, ça attire forcément les convoitises. Un transfert est-il à l’ordre du jour ?
(Il rit) "C’est sûr que plus tard, j’espère évoluer dans un championnat plus huppé mais pour l’instant, je veux me concentrer sur mon club et sur la CAN qui se profile" (ndlr : elle débutera le 9 janvier 2022. Le Maroc est versé dans un groupe avec le Gabon, le Ghana et les Comores).
Comment ça se passe avec "coach Vahid" ?
(Il rit) "En toute sincérité, Vahid Halilhodzic est un bon coach, il a un certain caractère et il sait ce qu’il veut. Il exige beaucoup des joueurs mais c’est ce qui les rend meilleurs."
Reversés dans un groupe très relevé avec le Betis Séville, le Celtic Glasgow et le Bayer Leverkusen, vous n’avez pas encore pris de points en Europa League. Ce jeudi, il va falloir quitter la compétition sur une note positive face aux Allemands…
"L’objectif c’est de tout donner sur ce dernier match. Ce n’est que du bonus car nous n’avons rien à perdre. Et il est clair que nous n’avons pas envie de terminer sans point dans ce groupe."
Quelle est la principale difficulté pour une équipe comme Ferencvaros de rivaliser avec les grands noms européens ?
"Il y a certains aspects tactiques et une certaine expérience de ce type de matches qu’on n’a pas. A Leverkusen, nous menions au score mais notre adversaire est resté calme et nous a finalement battu. C’est surtout l’expérience de la compétition qui nous fait défaut cette année."
Un retour au Standard possible ?
Un retour en Belgique est-il envisageable ?
"C’est la question piège, ça ! (il rit) On ne sait jamais. C’est sûr que quand tu goûtes à la Coupe d’Europe, tu as envie de jouer chaque année contre les meilleurs clubs au monde."
Si le Standard vous appelle, vous y réfléchissez ?
"Bah, je suis ouvert à toutes les propositions. Je ne dis non à personne car on ne sait jamais ce qui peut arriver dans le futur."
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